Les derniers rapports du GIEC et de l'IPBES soulignent que cette décennie est cruciale pour répondre aux crises interconnectées du changement climatique, de la perte de biodiversité et de la dégradation des terres. Le rapport de synthèse du sixième rapport d'évaluation s'appuie sur les données du rapport spécial du GIEC sur l'augmentation du réchauffement climatique à 1,5 °C, soulignant la nécessité d'une approche intégrée et équitable face à ces défis. Les solutions fondées sur la nature offrent un cadre global en favorisant les partenariats entre l'homme et la nature. Correctement mises en œuvre, elles renforcent la résilience des écosystèmes et de la société, s'attaquent aux aléas climatiques (inondations, sécheresses, incendies de forêt, par exemple) et protègent les droits des communautés marginalisées. Cependant, la mise en œuvre mondiale des solutions fondées sur la nature reste fragmentée, les investissements publics dans des actions néfastes étant de 3 à 7 fois supérieurs à ceux des solutions fondées sur la nature. De plus, les secteurs ne partagent pas une compréhension commune de ce que constituent les solutions fondées sur la nature, de la manière d'élaborer des politiques efficaces et de la manière d'obtenir des résultats intégrés en matière de climat et de biodiversité.

Étant donné que les solutions fondées sur la nature rassemblent un large éventail d’actions sectorielles et thématiques, une mise en œuvre efficace ne sera possible que par des actions cohérentes, coordonnées et conjointes aux niveaux infranational, national et régional.
Lors de la COP27 en décembre 2022, la présidence égyptienne a lancé le partenariat ENACT (Enhancing Nature-based Solutions for an Accelerated Climate Transformation), avec le soutien de l'Allemagne et de l'UICN. Cette coalition mondiale réunit des acteurs étatiques et non étatiques afin de combler les lacunes en matière de cohérence et de collaboration dans la mise en œuvre des solutions fondées sur la nature. ENACT met l'accent sur la nécessité d'un changement transformateur, défini par l'IPBES comme une réorganisation fondamentale et systémique des systèmes technologiques, économiques et sociaux, afin de lutter contre le changement climatique, la perte de biodiversité et la dégradation des terres, tout en promouvant une approche fondée sur les droits. Ce partenariat vise à intégrer les solutions fondées sur la nature dans tous les secteurs (par exemple, l'énergie, l'agriculture, les transports) et dans les Conventions de Rio, en offrant une voix politique collective et fondée sur des données probantes.