De jeunes chercheurs africains proposent de nouvelles solutions pour restaurer les moyens de subsistance et les écosystèmes autour du lac Tchad.

Secours mondial luthérien canadien

Le bassin du lac Tchad est au cœur de l'une des crises environnementales les plus graves et les plus prolongées au monde. Ces dernières décennies, la région a subi une perte massive de biodiversité, une dégradation des sols et une vulnérabilité accrue aux changements climatiques, conjuguées à un conflit armé persistant. Restaurer les écosystèmes et créer des moyens de subsistance durables à long terme exigera des solutions nouvelles et innovantes. Or, le manque de recherches approfondies dans la région limite le nombre de solutions éprouvées et fondées sur des données probantes pouvant être mises en œuvre.

C'est pourquoi le Projet d'adaptation au changement climatique transformateur en matière de genre Au Cameroun et au Tchad, le Fonds CLWR-LWF pour la recherche sur les solutions fondées sur la nature le long du système fluvial Logone-Chari a été lancé. Ce fonds octroie de nouvelles bourses à de jeunes chercheurs africains qui étudient des solutions pour lutter contre la crise climatique et soutenir les moyens de subsistance. Ce projet, ainsi que ce programme de bourses, est financé par le gouvernement du Canada (Affaires mondiales Canada) et mis en œuvre grâce à un partenariat entre Secours luthérien mondial canadien (CLWR) et la Fédération luthérienne mondiale (FLM).

Malgré une promotion limitée, le fonds a attiré 292 candidatures. À l'issue d'un processus de sélection rigoureux, 15 chercheurs (huit du Cameroun et sept du Tchad) ont reçu une bourse, dont sept femmes.

Le fonds soutient la recherche sur un large éventail de sujets contribuant à l'amélioration des moyens de subsistance et à la restauration des écosystèmes. La chercheuse Akwada Ndoazen travaille à identifier des moyens d'améliorer la gouvernance des pêcheurs locaux et de renforcer la résilience des communautés, en particulier dans les contextes urbains fragilisés par le changement climatique. Un projet dirigé par Pierra Bassena étudie comment les pratiques agroforestières communautaires peuvent contribuer à la diversification des revenus, à la restauration écologique et à l'autonomisation des populations les plus marginalisées, telles que les femmes et les jeunes. Ses recherches visent à éclairer les politiques locales afin de promouvoir les solutions fondées sur la nature (SFN) comme outils de développement durable.

Un autre exemple est celui des recherches de Gaëlle S. Maguele, qui étudie l'impact différencié du changement climatique sur les hommes et les femmes en fonction de leurs rôles sociaux, économiques et culturels. Cette étude vise à identifier des pistes pour promouvoir l'égalité des genres et renforcer la résilience des communautés, et devrait éclairer les politiques et interventions locales afin d'accroître l'impact des réponses au changement climatique dans les communautés rurales.

Les travaux de recherche étant en cours, le fonds permettra de mettre en relation les chercheurs et les équipes chargées de la mise en œuvre du projet sur le terrain. Les chercheurs et le personnel de la LWF se réunissent régulièrement afin d'identifier comment la recherche pourrait éclairer les programmes NbS actuels et futurs. Les premiers résultats laissent déjà entrevoir des pistes prometteuses susceptibles d'avoir un impact significatif.

Financer cette recherche est essentiel pour contribuer à des solutions d'adaptation durable au changement climatique, élaborées et testées par des chercheurs locaux qui comprennent le contexte local et sont engagés pour un avenir meilleur pour la région. Cela contribue également à l'égalité des genres dans le milieu universitaire en favorisant l'avancement de carrière de jeunes chercheuses au Tchad et au Cameroun, où mener des recherches peut s'avérer difficile, notamment pour les femmes, en raison d'obstacles financiers, logistiques et institutionnels. 

Les défis du bassin du lac Tchad sont complexes, mais pas insurmontables. En investissant dans la recherche locale et en favorisant la collaboration entre scientifiques et praticiens, le projet jette les bases de solutions à la fois novatrices et ancrées dans les réalités locales. Ces efforts vont au-delà des solutions techniques : ils visent à autonomiser les femmes, à soutenir les innovations locales, à renforcer la résilience des communautés et à restaurer les écosystèmes dans l’une des régions les plus fragiles du monde. 

Pour en savoir plus sur le projet : Adaptation climatique transformatrice en matière de genre par Canadian Lutheran World Relief – NAbSA.

Retour en haut