Dialogues NAbSA : Écosystèmes – Évaluation et cartographie

La deuxième NAbSA Le dialogue sur « Écosystèmes : évaluation et cartographie » a mis en lumière des initiatives environnementales clés, notamment la Liste rouge des écosystèmes, le programme Femmes Pro-Forêts, le projet SEDAD et Natur'ELLES. Les experts ont discuté de l'évaluation des risques écosystémiques, de l'adaptation au changement climatique et des efforts de conservation dans divers écosystèmes. En mettant l'accent sur les données locales, la participation communautaire et l'inclusion des femmes, ces projets illustrent des approches collaboratives pour la préservation des écosystèmes et le renforcement de la résilience face au changement climatique.

Photo : Michelle Kuenzli

Merci à tous les présentateurs pour leurs présentations informatives et pour avoir partagé leurs contributions respectives sur l'évaluation et la cartographie des écosystèmes :

  • Marcos Valderrábano, UICN : « La Liste rouge des écosystèmes de l’UICN ».
  • Élise Lortie et Caroline Mailloux, UPA DI : « Femmes Pro-Forêts (FproF) ».
  • Anne-Sophie Lessard, Habitat : « Femmes Pro-Forêts (FproF) ».
  • Chloé L'Ecuyer-Sauvageau, CREE : « Femmes Pro-Forêts (FproF) ».
  • El Hadji Sow, Université Gaston Berger : « Solutions écosystémiques d'adaptation durable (SEDAD) ».
  • Yakhya Gueye, UICN : « Natur'ELLES ».
  • Trevor Gareth Jones, Ostrom Climate Solutions : « Natur'ELLES ».
  • Edoardo Carlucci, IISD : « Natur'ELLES ».

La Liste rouge des écosystèmes comprend des cartes des écosystèmes actuels, passés et historiques, ainsi que des projections. Ces informations sont très utiles pour définir des stratégies pour chaque région, par exemple pour les plans de restauration et d'adaptation. – Marcos Valderrábano, UICN.

Après l'introduction de Véronique Ruiz, Responsable du programme pour la résilience au climat et aux catastrophes à l'UICN et coordinateur du programme NAbSA, Marcos Valderrábano a commencé le webinaire en présentant le Liste rouge des écosystèmes (RLE), une norme mondiale d'évaluation du risque d'effondrement des écosystèmes. La RLE ne fixe pas de priorités, mais contribue plutôt à les éclairer. Le processus d'évaluation commence par la définition de la structure et du fonctionnement de l'écosystème, puis par l'évaluation des tendances à l'aide de cinq critères (AE). Les catégories de risque reflètent celles de la Liste rouge des espèces menacées, allant de « Préoccupation mineure » à « En danger critique d'extinction », l'effondrement de l'écosystème constituant la menace ultime. La typologie des écosystèmes mondiaux de l'UICN est utilisé pour organiser les écosystèmes dans une structure hiérarchique à six niveaux, comprenant des royaumes, des biomes et des groupes fonctionnels d'écosystèmes.

Marcos a souligné l'importance d'utiliser des données localisées, comme le démontrent les différentes évaluations des mangroves à l'échelle mondiale et nationale. La RLE facilite la planification des priorités nationales, la planification des aires protégées et l'atténuation des impacts, et est intégrée à la législation nationale relative à la restauration, à la planification du développement et à la gestion adaptative. Elle permet également de rendre compte des objectifs mondiaux, même si les données locales sont cruciales pour une application pratique.

La gestion de menaces spécifiques est essentielle à la réussite de la restauration et de l'adaptation. Ce cadre contribue à la restauration des écosystèmes et à l'adaptation au changement climatique en fournissant des cartes écosystémiques actuelles, passées et futures pour orienter les efforts. L'évaluation de la résilience des écosystèmes au fil du temps permet de suivre les progrès grâce à des indicateurs spécifiques. La collaboration d'experts de différents domaines est essentielle à la compilation et à l'interprétation des données, faisant de la Liste rouge des écosystèmes un outil essentiel pour l'élaboration des politiques et les interventions sur le terrain.

« Lorsque nous obtenons les cartes participatives, c'est pour identifier les usages des hommes et des femmes et pour aider à comprendre l'utilisation du territoire autour des villages, ce qui fait ressortir les services écosystémiques. » – Chloé L'Ecuyer-Sauvageau, FproF.

Caroline Mailloux introduit le Le programme « Femmes Pro-Forêts » (FproF) est une initiative triennale menée en partenariat avec la Chaire de recherche canadienne en économie écologique (CRCEE) et en collaboration avec Habitat, WASCL et EQUITAS. Ce programme cible l'adaptation au changement climatique des femmes vulnérables et de leurs familles dans le parc national du Moyen-Bafing, deuxième plus grand parc de Guinée et haut lieu de biodiversité. Il vise notamment à promouvoir des solutions fondées sur la nature pour soutenir la biodiversité et à accroître les opportunités économiques des femmes grâce à ces solutions. Il vise également à assurer une gouvernance inclusive de la biodiversité du parc, en accordant la priorité aux besoins d'adaptation des femmes.

Anne-Sophie Lessard Elle a évoqué l'utilisation des données spatiales pour cartographier la biodiversité et les services écosystémiques dans le cadre du projet FproF. Elle a souligné l'intégration des connaissances locales aux données satellitaires et GPS afin de prioriser les zones de reboisement et de conservation de la biodiversité. Le projet a élaboré une classification de l'utilisation des terres afin de mieux répondre aux besoins spécifiques de conservation.

Chloé L'Écuyer-Sauvageau a mis l'accent sur la cartographie participative avec les communautés locales, outil essentiel pour instaurer la confiance et intégrer les valeurs et les connaissances publiques dans la prise de décision. Cette approche a été utilisée dans 15 villages, en tenant compte de l'utilisation des terres selon le genre et des services écosystémiques essentiels aux activités communautaires.

« Lorsque nous cartographions l'évolution des mangroves, nous devons avant tout identifier et analyser les facteurs responsables de leur dégradation. Car avant de mettre en place des stratégies de restauration, nous devons connaître les facteurs liés à cette dégradation – facteurs naturels et anthropiques. » – Dr El Hadji Sow, SEDAD.

Dr El Hadji Sow a présenté le projet SEDAD (Solutions écosystémiques d'adaptation durable), axé sur la préservation et la restauration des écosystèmes de mangrove au Sénégal et en Gambie. Ce projet vise à contribuer à la préservation et à la restauration de l'écosystème de mangrove par la mise en œuvre de solutions fondées sur la nature dans quatre aires marines protégées (AMP) : deux au Sénégal et deux en Gambie. Les principaux objectifs comprennent l'évaluation des zones de mangrove actuelles, l'élaboration et la mise en œuvre de plans de réhabilitation des mangroves dégradées, le renforcement des capacités techniques et opérationnelles des acteurs locaux et l'amélioration des conditions de vie des communautés riveraines.

Les principales tâches du projet SEDAD comprennent la cartographie et le zonage des zones de mangrove, l'évaluation des menaces et l'analyse des causes de dégradation, tant naturelles qu'anthropiques. Le projet utilise les modèle DPSIR (Force motrice-Pression-État-Impact-Réponse) pour évaluer les changements environnementaux et élaborer des stratégies de restauration. L'objectif est de créer des mécanismes de gouvernance durable pour les mangroves, garantissant que leur conservation bénéficie à la fois à l'environnement et aux populations locales.

Photo : Michelle Kuenzli

« Les cartes d'occupation du sol sont essentielles à la gestion des ressources locales, notamment à la conservation, à la restauration, à l'utilisation à faible impact et aux mécanismes financiers tels que le carbone bleu. » – Trevor Gareth Jones, Natur'ELLES.

Frédérique Thomas a présenté le projet Natur'ELLES, une initiative collaborative axée sur la protection, la conservation et la restauration des écosystèmes marins et côtiers des régions de Casamance et du Siné Saloum. Axé sur neuf aires marines protégées (AMP) et aires de conservation autochtones et communautaires (APAC), le projet s'appuie sur l'expertise diversifiée de tous les partenaires impliqués. En accordant la priorité à la préservation et à la régénération des mangroves, Natur'ELLES joue un rôle crucial dans l'adaptation au changement climatique. Le projet met l'accent sur la participation active des femmes locales, l'autonomisation des communautés et le renforcement de la durabilité environnementale et de la résilience dans ces régions vitales.

Yakhya Gueye Il a présenté des techniques de cartographie participative dans les aires marines protégées de Casamance et du Siné Saloum, au Sénégal. Il a souligné le rôle des savoirs traditionnels dans la gestion environnementale, insistant sur l'importance du consentement et de la participation des communautés à l'élaboration des plans de gestion. Ce processus garantit la préservation et l'intégration des savoirs locaux dans les efforts de planification et de conservation, reflétant les pratiques et expressions culturelles spécifiques des communautés concernées.

Trevor Gareth Jones Trevor a discuté de l'importance de la cartographie de l'occupation du sol, qui fait référence aux matériaux physiques à la surface de la Terre, tels que les différentes classes de mangroves. Il a souligné que la cartographie de l'occupation du sol est essentielle pour comprendre les changements du paysage et modéliser les scénarios futurs. Bien que distincte de l'utilisation des terres, qui reflète la valeur humaine, la cartographie de l'occupation du sol est essentielle à la gestion des ressources locales, à la conservation, à la restauration et aux mécanismes financiers comme le carbone bleu. Trevor a également décrit les travaux de son équipe sur l'inventaire, l'acquisition et la comparaison des cartes d'occupation du sol pour les deltas de la Casamance et du Sine Saloum. Il a souligné les limites des cartes existantes, notamment leur incapacité à saisir la variabilité écologique au sein des mangroves ou leur dégradation subtile.

Eduardo Carlucci présenté le Méthodologie SAVi, une approche systémique pour évaluer l'impact du reboisement et de la conservation des mangroves. Cette méthodologie intègre une cartographie qualitative des systèmes et une analyse coûts-avantages quantitative des indicateurs sociaux, environnementaux et économiques. Eduardo a expliqué que SAVi attribue une valeur monétaire aux externalités, telles que la création d'emplois et les impacts sur la santé, réduisant ainsi les risques liés aux projets et responsabilisant les décideurs politiques et les communautés locales. Cela permet une meilleure planification et maximise l'efficacité des investissements dans les projets de reboisement et de conservation.

Photo : Michelle Kuenzli

Les discussions du webinaire ont souligné l'importance d'évaluer les risques pour les écosystèmes, d'utiliser les données locales et d'impliquer les communautés dans les efforts de restauration. Des techniques telles que la cartographie participative et l'analyse de la couverture terrestre ont été soulignées comme essentielles pour comprendre les changements du paysage et orienter les stratégies de conservation. Les discussions ont souligné la nécessité d'intégrer les savoirs traditionnels, les considérations de genre et les approches collaboratives pour planifier et mettre en œuvre efficacement des projets de solutions fondées sur la nature, garantissant ainsi la résilience et la durabilité dans les régions vulnérables.

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Pour plus d'informations sur ces dialogues ou sur NAbSA, veuillez contacter Veronica Ruiz (veronica.ruiz@iucn.org) ou Zoe Jafflin (zoe.jafflin@iucn.org).

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