Dialogues NAbSA : Politique et gouvernance des solutions fondées sur la nature

Lors du septième dialogue de la série des Dialogues NAbSA, des projets de Partenariat pour le Climat (P4C) et des experts extérieurs à cette communauté ont discuté des « Politiques et gouvernance des solutions fondées sur la nature » et de leur rôle essentiel dans l'adaptation au changement climatique. Les solutions fondées sur la nature (SfN) offrent une approche transformatrice pour lutter contre le changement climatique et la perte de biodiversité. Cependant, la mise en œuvre des SfN à grande échelle exige plus que de simples pratiques innovantes : elle exige des cadres politiques solides et une gouvernance efficace. À l'approche des trois Conventions de Rio, ce Dialogue NAbSA s'est concentré sur les expériences de cinq projets de Partenariat pour le Climat, chacun intervenant dans différents pays et écosystèmes subsahariens, et sur la manière dont ils s'efforcent d'intégrer les SfN dans les cadres politiques nationaux et internationaux, de relever les défis et d'exploiter les opportunités de la gouvernance des SfN, et de mettre à profit la collaboration entre les gouvernements et les parties prenantes pour favoriser une gouvernance efficace des SfN.

Intervenants :

  • Mohammed El Bahajji (SOCO DEVI).
  • Mathieu Idjawo (Fondation Luthérienne Mondiale).
  • Marie-Madeleine Gomez (CÉGEP de la Gaspésie et des Îles).
  • Emmanuel Ramos (Tiniguena).
  • Charles Tah (Radios Rurales Internationales).

Mohammed Il a partagé les enseignements du projet Femmes Résilientes dans la région du Moyen Atlas, qui vise à donner aux coopératives dirigées par des femmes les moyens d'adopter et d'institutionnaliser les solutions fondées sur la nature. Il a souligné l'importance d'une gouvernance inclusive pour garantir le succès et la pérennité des solutions fondées sur la nature. Mohammed a expliqué que les coopératives sont au cœur de la stratégie du projet, servant de vecteurs de diffusion des connaissances, d'engagement communautaire et de développement local. Il a souligné :

« En intégrant les femmes aux processus décisionnels et en dotant les coopératives des outils et de l’expertise nécessaires aux solutions fondées sur la nature, nous élaborons des solutions résilientes et communautaires aux défis climatiques. »

Mathieu Il a attiré l'attention sur l'égalité des sexes dans les solutions fondées sur la nature, en particulier sur la manière dont elles peuvent favoriser la résilience climatique. Il a expliqué que les femmes, souvent les plus touchées par les impacts climatiques, doivent être au cœur des processus de gouvernance pour que les solutions fondées sur la nature soient véritablement efficaces. Le projet Résilience climatique et économies bas carbone dans le bassin du lac Tchad met l'accent sur l'autonomisation des femmes et l'amélioration de leur accès aux ressources comme la terre. Mathieu a appelé à des politiques qui accordent la priorité à l'égalité des sexes dans les stratégies d'adaptation climatique, soulignant que le financement climatique doit prendre en compte ces groupes vulnérables. Il a souligné l'objectif du projet de favoriser l'égalité en permettant aux femmes et aux groupes marginalisés d'accéder aux ressources vitales et de participer aux processus de gouvernance.

« Nous voulons aider les femmes, car elles doivent être très actives ; ce sont elles qui prennent les décisions. Par exemple, elles n'ont pas accès à la propriété foncière, et nous voulons que cela change grâce à notre projet. »

Marie-Madeleine Marie-Madeleine a mis l'accent sur la gouvernance inclusive et l'importance d'impliquer de multiples parties prenantes dans les projets de solutions fondées sur la nature. Elle a décrit l'efficacité du modèle de gouvernance inclusive utilisé dans le projet caribéen, qui a impliqué tous les secteurs de la société dans la prise de décision, des collectivités locales aux groupes de jeunes et de femmes. Elle a souligné que la réussite des projets de solutions fondées sur la nature exige un équilibre entre les priorités locales et le contexte politique général, ce qui nécessite une étroite collaboration entre les autorités locales et les communautés. Elle a souligné que l'objectif d'une gouvernance inclusive est de garantir que personne ne soit laissé pour compte, en particulier les groupes marginalisés et vulnérables. Elle a souligné :

« La gouvernance inclusive garantit que chacun, y compris les femmes et les groupes vulnérables, ait son mot à dire dans la gestion des ressources naturelles. Elle est synonyme d'équité, de transparence et de participation active, garantissant la protection de la biodiversité tout en répondant aux besoins des diverses communautés. »

Emmanuel Il a discuté du modèle de cogestion utilisé dans l'Aire Marine Protégée Communautaire d'Urok en Guinée-Bissau, qui implique directement les communautés locales dans la gestion de leurs écosystèmes. Malgré l'instabilité politique, Emmanuel a souligné que la stratégie de cogestion avait permis de préserver la biodiversité marine tout en soutenant les moyens de subsistance locaux. Il a également souligné qu'un dialogue continu avec les autorités nationales était essentiel pour maintenir un équilibre et garantir la protection de la biodiversité et des droits des communautés. Emmanuel a insisté sur l'importance de garantir l'appropriation et la participation locales aux modèles de gouvernance pour le succès des SfN dans les pays en développement. Il a souligné le rôle des communautés locales dans la gestion et la protection des écosystèmes vitaux, soulignant l'importance des femmes et des jeunes dans ces efforts. Emmanuel a déclaré :

Les femmes sont des acteurs clés dans la gestion des familles, des ressources naturelles et des cérémonies sacrées. Notre mission est de renforcer leurs capacités afin qu'elles puissent jouer un rôle central dans la gouvernance et la gestion des ressources, en garantissant des approches adaptatives qui équilibrent les structures communautaires et politiques.

Charles Il s'est concentré sur le rôle des médias et du dialogue public pour combler le fossé entre les décideurs politiques et les communautés locales. À travers les Dialogues en direct de Radios Rurales Internationales, il a expliqué comment les programmes radiophoniques permettent de recueillir les avis des communautés sur les solutions fondées sur la nature et l'action climatique. Ces dialogues visent à faire entendre la voix des communautés rurales auprès des décideurs politiques, garantissant ainsi que les interventions en matière de solutions fondées sur la nature soient conçues en tenant compte de leur contribution directe et de leurs priorités. Grâce à des formats radiophoniques interactifs, Radios Rurales Internationales facilite un dialogue qui débouche sur des recommandations politiques concrètes, permettant aux communautés de plaider pour le financement et le soutien nécessaires à une mise en œuvre efficace des solutions fondées sur la nature. Charles a souligné comment l'écoute des communautés contribue à combler le fossé entre la mise en œuvre des politiques :

On ne saurait trop insister sur l'importance des politiques pour promouvoir des solutions fondées sur la nature. Mais la question est de savoir qui les élabore. La plupart des politiques sont imposées de haut en bas et n'incluent que rarement les communautés rurales, pourtant les plus touchées. Radios Rurales Internationales joue un rôle crucial en mobilisant et en écoutant ces communautés, veillant à ce que leurs voix soient prises en compte dans les décisions politiques.

Le septième Dialogue NAbSA a souligné le rôle crucial des politiques et de la gouvernance pour assurer le déploiement à grande échelle et la durabilité des solutions fondées sur la nature en Afrique subsaharienne. Les discussions ont révélé que pour que les solutions fondées sur la nature prospèrent, une gouvernance inclusive est essentielle, les communautés – en particulier les femmes et les jeunes – jouant un rôle central dans la prise de décision. Les intervenants ont également souligné l'importance de l'appropriation locale et la nécessité de mécanismes financiers qui soutiennent directement les personnes les plus touchées par le changement climatique. Comme l'ont souligné les intervenants, des cadres politiques efficaces doivent concilier les considérations économiques, environnementales et sociales tout en garantissant que les interventions fondées sur la nature soient équitables, accessibles et durables.

Cette session a souligné que les réformes politiques, les modèles de gouvernance inclusifs et les stratégies de communication innovantes sont essentiels pour exploiter pleinement le potentiel des solutions fondées sur la nature face aux défis climatiques. Les réflexions partagées lors du dialogue fournissent une feuille de route pour développer les solutions fondées sur la nature au bénéfice des populations et des écosystèmes. Pour plus d'informations et de recommandations sur la mise en œuvre des solutions fondées sur la nature grâce à une gouvernance efficace, nous vous encourageons à écouter l'enregistrement complet du dialogue, disponible ci-dessous :

NAbSA Dialogues est une plateforme destinée aux experts et aux parties prenantes intéressés par l'intégration concrète de la conservation de la biodiversité et des questions de genre dans la conception et la mise en œuvre de solutions fondées sur la nature efficaces pour l'adaptation au changement climatique et la résilience des communautés. Rejoignez-nous pour découvrir comment la préservation de la diversité de la vie sur Terre est essentielle pour un avenir durable sur notre planète en constante évolution et dynamique.

Pour plus d'informations sur ces dialogues ou sur NAbSA, veuillez contacter Veronica Ruiz (veronica.ruiz@iucn.org) ou Zoe Jafflin (zoe.jafflin@iucn.org). 

Retour en haut