Les mercredis scientifiques #1
De l'arrêt de l'extinction des espèces à la prévention de l'effondrement des écosystèmes en passant par la restauration du capital naturel, cette série de Mercredis scientifiques a permis d'explorer en profondeur les outils scientifiques qui façonnent les stratégies de conservation actuelles. Organisée en trois sessions, du 19 mars au 2 avril 2025, cette série a présenté les principales approches développées ou soutenues par l'UICN et ses partenaires, notamment : Indicateur STAR (Réduction et restauration des menaces pour les espèces), le Cadre de cartographie des priorités en matière de biodiversité, le Liste rouge des écosystèmes (RLE), et Comptabilité du capital naturel (NCA)Chaque séance a réuni des experts à la pointe de la science de la biodiversité, qui ont démontré comment ces outils sont appliqués pour éclairer les politiques nationales, guider les actions locales et suivre les progrès vers les objectifs mondiaux de biodiversité dans le cadre du Cadre mondial de la biodiversité Kunming-Montréal.
Intervenants :
- Nicholas Macfarlane (UICN)
- Carol Poole (Institut national sud-africain de la biodiversité)
- Marcos Valderrábano (UICN)
- Leander Raes (UICN)
Lors de la première séance, Nicolas Il a présenté l'indicateur STAR (Species Threat Abatement and Restoration), un outil évolutif développé pour quantifier la manière dont des actions spécifiques peuvent réduire le risque d'extinction des espèces à l'échelle mondiale. Il a expliqué comment cet outil s'appuie sur les données de la Liste rouge de l'UICN et évalue deux voies clés : l'atténuation des menaces et la restauration des habitats. En fonction du nombre et de la superficie des habitats des espèces menacées présentes, STAR fournit un score par site reflétant la contribution potentielle de cette zone à la réduction du risque d'extinction des espèces. Il a démontré comment cet outil peut aider les secteurs public et privé à mesurer les progrès vers les objectifs mondiaux de biodiversité (comme le Cadre mondial de la biodiversité Kunming-Montréal), à fixer des cibles scientifiques, à planifier l'atténuation et les compensations, et à évaluer les risques et les opportunités liés à la biodiversité. Il a conclu en soulignant les améliorations en cours, telles qu'une résolution spatiale plus élevée et l'intégration des données de télédétection, qui peuvent permettre des contributions rapides, vérifiables et significatives à un avenir favorable à la nature.
Si vous ne pouvez pas le mesurer, il disparaîtra.
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La deuxième séance a débuté par une brève introduction de Carol Elle a présenté une approche pratique et adaptable de l'évaluation et de la priorisation de la biodiversité spatiale, que tout pays peut utiliser pour soutenir la mise en œuvre et le suivi du Cadre mondial pour la biodiversité. Elle a expliqué comment la méthode s'appuie sur quelques ensembles de données spatiales clés et répond à trois questions fondamentales : quelle biodiversité existe et où ? Quel est son état actuel ? Où et comment agir en priorité ? Conçue pour guider les politiques, la planification et l'action, cette approche est fondée sur des principes et vise la représentativité, la pérennité et la simplicité, tout en favorisant l'engagement des parties prenantes et l'accessibilité des résultats.
La séance s'est poursuivie avec Marcos Présentation, qui a souligné l'importance d'aller au-delà de la conservation à l'échelle des espèces pour adopter une approche écosystémique en utilisant la Liste rouge des écosystèmes de l'UICN (LRE). Développée en réponse à la dégradation généralisée des écosystèmes et aux limites des stratégies axées sur les espèces, la LRE fournit une norme mondiale pour évaluer le risque d'effondrement des écosystèmes. Il a décrit comment elle permet d'identifier les écosystèmes les plus menacés et d'éclairer les décisions politiques et de gestion pour prévenir l'effondrement. Avec plus de 5 000 évaluations dans plus de 50 pays, la LRE utilise cinq critères pour évaluer les risques, de la dégradation à l'altération des interactions biotiques. Elle est étroitement alignée sur la Typologie mondiale des écosystèmes de l'UICN (TGE) et aide les pays à mettre en œuvre et à surveiller le Cadre mondial de la biodiversité Kunming-Montréal en fournissant un outil cohérent et scientifique pour suivre la santé des écosystèmes et orienter les actions de conservation.
L’effondrement des écosystèmes menace non seulement des espèces individuelles, mais aussi des communautés entières, des fonctions écologiques et des sociétés humaines. […] Si tous les pays utilisent une approche similaire pour rendre compte de l’état des écosystèmes, une compréhension globale de l’état et de la trajectoire des écosystèmes peut être construite à partir des données nationales.
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Lors de la troisième séance, Léandre Il a présenté la Comptabilité du Capital Naturel (NCA), un outil permettant d'évaluer l'état des écosystèmes et d'estimer la fourniture de services écosystémiques dans différents scénarios de changement climatique. La NCA permet de quantifier les résultats des Solutions Fondées sur la Nature (SFN) et de prioriser les actions et les domaines d'intervention. Il a expliqué comment les écosystèmes sont classés en groupes et classes d'état, à l'aide d'indicateurs pertinents, et a partagé des études de cas de Juha Siikamaki, Matias Piaggio et Guillermo Putzeys. Un exemple clé est un projet financé par le FVC dans les hautes terres du Guatemala, visant à renforcer la résilience au changement climatique en améliorant l'utilisation des terres sur 147 000 hectares, bénéficiant à 132 000 personnes grâce à la restauration des paysages forestiers et à des pratiques communautaires durables.
En fonction de l’état d’un écosystème, un écosystème spécifique aura des capacités plus ou moins grandes à fournir des services écosystémiques.
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Ensemble, ces sessions ont renforcé un message fort : les outils scientifiques sont essentiels pour prendre des décisions éclairées, efficaces et équitables en matière de conservation. Qu'il s'agisse d'identifier où et comment agir pour protéger les espèces et les écosystèmes ou de valoriser les services rendus par la nature en termes économiques, l'indicateur STAR, le cadre de cartographie des priorités pour la biodiversité, le RLE et la NCA permettent aux praticiens, aux gouvernements et aux communautés de passer des engagements à des actions mesurables. Alors que la perte de biodiversité et le changement climatique continuent de s'intensifier, ces outils intégrés offrent non seulement clarté et cohérence, mais aussi les moyens de collaborer entre secteurs et entre pays pour un avenir respectueux de la nature.
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